
« La quoi ? La santé mentale ? Mais je vais bien je te remercie, je ne suis pas fou/folle ».
« C’est vrai que ça fait un moment que je suis fatigué.e, mais c’est bientôt les vacances, ça ira mieux après ».
« Moi ? Allez voir un psy ? Tu plaisantes ou quoi ! »
« Je ne vais quand même pas aller voir un psy ! »
Ces petites phrases, nous les avons tous entendu.
Comme si on souffrait d’une maladie honteuse. Comme si allez voir un psy était une démarche complètement… folle.
Les croyances sur la santé mentale ont la vie dure.
Et si, au contraire, nous nous laissions porter par cette idée.
Et si, notre fatigue chronique, notre baisse de régime passagère, notre difficulté à traverser une situation ou à nous laisser traverser par nos émotions par exemple, étaient, en réalité, le signe que nous sommes arrivés au moment de nous poser, de nous reposer, voire même déposer tout cela chez un psy.
Resteriez-vous sans soin après une chute qui aurait occasionnée une fracture ouverte ?
Attendriez-vous les prochaines vacances si vous avez de la fièvre et un mal de tête qui joue au tambour depuis 3 jours dans votre tête ?
Pourquoi la santé mentale ne pourrait pas être prise en compte de la même façon ?
Nous sommes encore nombreuses et nombreux à ne pas nous faire aider lorsqu’une fêlure importante se fait en nous. A la suite de changements de situation professionnelle ou personnelle (deuil, déménagement, naissance, maladie…) par exemple.
Des pensées s’imposent presque automatiquement : « Naan, ça va passer, cela arrive à tout le monde. Je ne vais quand même pas aller consulter pour cela ! »
Ou encore « Je suis plus fort.e que cela ».
Parce que vous pensez vraiment qu’il s’agit de force, que c’est une question de volonté ?
Lorsque suite à une chute, votre os se fracture, ce n’est pas uniquement lié à la solidité de votre os, mais aussi à la façon dont vous êtes tombé, et dont vous étiez protégé.
Il en est de même pour la santé mentale.
Nous ne réagissons pas de la même façon car nous sommes le fruit de notre famille, de notre environnement, de notre histoire, de nos failles, de nos émotions, de nos rencontres…
On peut aller voir un psy une fois, pour trouver une oreille attentive parce qu’on a besoin de parler d’un mal-être, d’une situation douloureuse.
C’est le premier pas qui compte. Parce que c’est difficile de demander de l’aide. Le faire, c’est accepter de ne pas réussir seul et l’ego en prend un sacré coup.
Un psy ne juge pas. Un psy ne condamne pas. Un psy porte avec vous le fardeau si lourd tout seul. Un psy vous permet de faire le point, voire de porter un autre regard sur la situation. Un psy vous permet de comprendre votre fonctionnement intérieur.
Une dernière chose : quel que soit le type de psy que vous choisissez, pour que le travail thérapeutique fonctionne, deux paramètres sont indispensables :
-Trouver le thérapeute qui vous convienne ;
-Votre implication dans ce travail
Parce que VOUS en êtes le moteur.
Et si cette année, vous preniez soin de votre santé mentale ?
Odile Fuchs