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Journée internationale des langues des signes

Actualité
visuel article langues des signes Tibria

Comme chaque année depuis 1958

Comme chaque année depuis 1958, la dernière semaine de septembre est la semaine internationale des sourds. Les langues des signes y sont mises à l’honneur, le mardi de cette semaine « sourde ».

Voici une excellente occasion de nous interroger sur l’importance de la langue utilisée dans la psychothérapie et la psychanalyse, ou tout autre pratique du bien-être.

salle de classe

Rares sont les praticiens qui pratiquent cette langue, principalement pour des raisons historiques, mais aussi parce qu’elle concerne une population minoritaire. Tous les sourds ne signent pas (signer = parler en langue des signes) et on peut être tenté de penser que c’est inutile, puisqu’il existe d’autres moyens de communication comme l’écrit.

Les personnes nées avec un degré de surdité important (généralement sévère ou profond), locuteurs de la langue des signes ou non, ne maîtrisent pas, dans la grande majorité, la langue écrite. Pourtant, elles ont été scolarisées.

Pourquoi ? Parce que l’apprentissage de la langue orale est prioritaire dans le cursus scolaire, et les nombreuses séances hebdomadaires chez l’orthophoniste entravent le temps d’apprentissage de l’écrit. Et puis, la méthode d’enseignement n’est pas adaptée aux enfants sourds.

Les Sourds découvrent la langue des signes

C’est souvent à l’adolescence, lors de l’arrivée au collège que les Sourds découvrent la langue des signes. A ce moment de leur cursus scolaire, ils poursuivent leurs études dans un établissement spécialisé où la langue des signes est pratiquée. La découverte de cette langue est si forte que les sourds disent qu’à cette occasion, ils sont « nés une deuxième fois » !

deux femmes qui se tapent dans la main

En tant que thérapeute

femme en robe rouge de dos devant des écrans de tv avec des mains

En tant que thérapeute, pour établir un climat de confiance, il est essentiel de se mettre à la place du consultant pour mieux appréhender ses besoins en termes de communication.

L’éclairage des explications concernant la maîtrise de la langue écrite par les consultants sourds doit nous obliger à mettre en place des façons de travailler différentes. On peut alors soit apprendre la langue des signes, soit adapter sa pratique en mettant en place des explications en images. Le mieux, c’est de demander à la personne quels sont ses besoins. Et surtout, d’être inventif !

Trop souvent, les professionnels considèrent qu’ils n’ont pas besoin de la présence d’un interprète pour communiquer avec leur interlocuteur sourd.

Or, il est ici question d’accessibilité, et la personne sourde, elle, a besoin de pouvoir s’exprimer dans sa langue naturelle (voire maternelle), qui plus est lorsqu’il s’agit de parler de l’intime de soi dans le cadre d’un travail psychothérapeutique. Pour se comprendre, c’est quand même mieux de parler la même langue, ou d’être d’accord sur la façon de communiquer.

Le quotidien des Sourds

On imagine mal recourir à une tierce personne lorsqu’on va chez le médecin ou à la banque. C’est pourtant le quotidien des Sourds, dès lors que leur surdité entrave une fluidité dans la compréhension des échanges verbaux.

La langue des signes a toute sa place dans nos pratiques professionnelles. Non seulement elle va permettre d’établir ce climat de confiance essentiel entre les consultants sourds qui la pratiquent et leur thérapeute, mais elle est aussi une chance pour les consultants non sourds.

Langue visuelle, langue gestuelle

Langue visuelle, langue gestuelle, la richesse de son expressivité corporelle et de ce qu’on appelle mimique pour l’expression du visage, relie le corps et l’esprit. Signer, c’est mettre son corps en mouvement. Signer, c’est s’approprier ce corps. C’est aussi libérer l’énergie d’un mental trop chargé et qui a besoin de se délester, notamment lors d’un travail sur les émotions. Signer, c’est apprendre à être regardé puisque, pour communiquer en langue des signes, le regard de l’autre sur soi est obligatoire pour se comprendre.

femme avec t-shirt jaune qui pointe du doigt vers la gauche

Quand on signe, on travaille non seulement sur le corps, mais aussi sur la motricité fine, la latéralisation, la vision dans l’espace, la posture. Signer c’est accepter le regard de l’autre sur soi, et porter un regard différent sur l’autre. C’est donc ouvrir son esprit à une autre façon de penser : une pensée visuelle, qui contribue à créer de nouvelles connexions neuronales.

La langue des signes, vous l’aurez compris, n’est pas qu’une langue réservée aux sourds, mais elle est un formidable médiateur dans nos pratiques du bien-être.

Alors, vous vous y mettez quand ?

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Par Odile FUCHS - Association Langue et Signes
Le 23 septembre 2025
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